NOS AÏEULS ET
 
LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
 
1914 - 1918 

Nos "Morts pour la France"
Comme de très nombreuses familles françaises, nous avons eu nos "Morts pour la France".

François Monier, frère de Bonne Maman Ferraton.

Après sa formation militaire à Grenoble au 1er Régiment d'Artillerie de Montagne, il est affecté au 84e Régiment d'Artillerie Lourde. Il reçoit son baptême du feu en mars 1916 à Verdun. Puis, comme tant d'autres il a été balloté au hasard des circonstances : offensive de la Somme, attaque de Reims, poursuite vers Saint-Quentin, nouvelle attaque sur la Somme, défense de Ressons-sur-Matz, contre attaque en Champagne. Ces diverses étapes le conduisent jusqu'en septembre 1918. Mais, à la veille de la Victoire, il est pris d'une soudaine attaque de grippe. Il est évacué de sa batterie le 6 octobre 1918 et transféré à Vichy. C'est là qu'il décédera le 15 du même mois, dans sa 22e année et après 32 mois de guerre.

Soldat valeureux, il a fait l'objet d'une citation : 

Antoine CHATAGNON, cousin germain de Bon Papa FERRATON, fils d'André, pharmacien à la Valette et d'Antoinette FERRATON, sœur d'Etienne.

Le décès d'Antoine n'a pas été connu immédiatement. Il a disparu lors de violents combats qui se sont déroulés dès le début de la guerre en Alsace, au Col d'Urbeis. Pendant toute la guerre sa famille a espéré qu'il fût prisonnier mais en vain. Ses restes ont du être retrouvés et reposent à la nécropole militaire Klosterwald sur la commune de Villé dans le département du Bas-Rhin. 

Les CHATAGNON étaient les plus proches voisins d'Etienne et Marie FERRATON. Je possède quelques courriers échangés entre Antoinette CHATAGNON que ses neveux Fred et Jean appelait "Tatanette" (pour Tante Antoinette) et sa belle sœur Marie FERRATON. L'espoir qu'Antoine soit toujours en vie, est extrêmement présent.


La famille Balas dont est issue notre bi-aïeule, Marie BALAS, épouse de Victor Ferraton, a payé un lourd tribu à ce premier conflit mondial.

• Pierre SATIN, fils d'Aimé et de Marie Claudine BALAS 

• Stéphane BALAS, fils de Jean Baptiste et Clotilde PONCHON 

• Maurice BALAS, fils de Mathieu et d'Hélène DREVON 

Tous les trois étaient cousins issu de germain de notre arrière grand-père Etienne Ferraton et petits fils de Pierre BALAS et Marie DUBOUCHET. 

Pierre SATIN était un artiste. Elève au Collège Sainte-Marie à Saint-Chamond, il le quitta pour rentrer à l'Ecole des Beaux-arts de Lyon dans la section Arts Décoratifs. Il sortit de l'école en 1910 pour effectuer sa période service militaire.

En 1912, ayant été nommé officier de réserve, il partit pour le Maroc et y fut bientôt titularisé sous-lieutenant de l'armée active au 2e Régiment d'Artillerie de Montagne. Sous les ordres du général GOURAUD, il prit part à plusieurs expéditions et sa belle attitude lui valut, avec la médaille coloniale, la décoration d'Officier de l'Ouissam Alaouite Chérifien.
 
Il était au Maroc quand la guerre survint. Pierre SATIN a demandé, à plusieurs reprises, de revenir en France et de partir au front mais en vain. A force de demande réitérées, il obtint satisfaction dans une certaine mesure au moins : il fut désigné pour l'Armée d'Orient et au mois de février 1916 il s'embarquait pour Salonique.

Sa nature curieuse d'artiste jouissait évidemment à visiter des régions dont les mœurs sont si différentes des nôtres. Mais avant tout il songeait à faire bravement son devoir. Aussi le 25 août 1916, il était cité à l'ordre de la division en ces termes : 
« Recherchant une position d'artillerie, a été pris sous des rafales de grosse artillerie ; a continué sa mission et au retour a été blessé d'un éclat d'obus à la joue ; a fait preuve du plus grand calme »

Quelques semaines plus tard il était nommé lieutenant.

Cependant sa grand-mère maternelle (Marie DUBOUCHET, épouse de Pierre BALAS) venait de mourir. Orphelin de père et de mère, il était appelé à recueillir sa part d'héritage. Il demanda donc à revenir en France et le 2 décembre 1916 s'embarqua sur l'Algérie III. Deux jours après, vers six heures du soir, le navire était torpillé. Moins heureux que la plupart de ses compagnons de route qui furent sauvés, le lieutenant SATIN allait trouver la mort dans cette catastrophe. Pendant vingt minutes il nagea tout près d'un matelot qui fut plus tard recueilli par un sous-marin. Puis ses forces l'abandonnant, il lâcha sans dire un seul mot la bouée qui le soutenait et disparut, emporté par une vague. 
Stéphane BALAS


Stéphane était né en 1897. De ce fait, il était très proche de notre grand père Fréderic FERRATON (né 1898). C'est parents étaient négociants à Lyon, Fréderic venait souvent le voir quand il était à Lyon.

C'était un garçon très droit, un peu timide avec, lui aussi, des dispositions d'artiste. Au cours d'une permission, en décembre 1916, il découvrit la Bretagne et déclara, sous le charme, qu'il viendrait "couler ses vieux jours" dans cette région.
 
C'est après deux ans de front qu'il fut tué, le 15 juillet 1918, à sa position de pièce, au Bois du Roy, dans le combat de la Marne. Un éclat d'obus, tombé à proximité, lui trancha la carotide, et amena la mort instantanée. Il avait combattu toute la nuit, jusqu'au moment où l'ordre de se replier venait d'être donner à sa batterie.

C'était exactement 10H30 du matin. 

Maurice BALAS 


Parti le 4 septembre 1914 au 13e Chasseurs Alpins, il resta à Rochefort, puis à Montségur dans la Drôme pour son instruction militaire, et une fois formé, à la fin de janvier 1915, il fut dirigé vers Belfort et Bussang. En février, il se trouve dans les bois de Bichviller, et le 8 mars, il écrit de Moosch :«Nous partons demain dans la direction probable du Ballon de Guebviller».
 
Dans le même sens il écrit sous une forme joyeuse, le 11 juin, à sa famille : «Le dernier canard qui survole la Compagnie, c'est que nous allons remettre le sac au dos pour une direction inconnue. Mais j'aurai bien le temps de vous griffonner un mot sur une carte. Adieu, chère Maman; soyons toujours unis de cœur sous la protection du Sacré-Cœur et de Notre-Dame de Lourdes. ».

Le lendemain, selon sa promesse, il envoyait une dernière carte et demandait des nouvelles de son frère René, tout récemment parti au régiment, puis brusquement toute correspondance fut interrompue.
 
Douloureuse interruption, objet de tant d'angoisses dans les familles ! Est-ce qu'une attaque avait été déclenchée, enlevant aux soldats toute facilité d'écrire ? Est-ce que l'enfant est blessé, malade, douloureusement couché dans un lit d'hôpital ? Est-ce qu'il est prisonnier, mutilé entre les mains de l'ennemis ?... Est-ce qu'il faudrait s'attendre à une nouvelle plus terrible encore, et se trouver désormais en face d'une inflexible nécessité ?

Hélas ! la douloureuse annonce arrivait au foyer de Maurice : le cher petit soldat était tombé à l'Hilsenfirst, frappé d'une balle au cœur. On ne recevait de lui que l'écho de la dernière parole adressée aux camarades qui voulaient l'emporter : «Laissez-moi là !» 
Laissez-moi là !... Il ne faut point vous exposer, il faut songer avant tout à la bataille, à la victoire, à la France. C'est fini pour moi !