LA GAZETTE DE RINOU
La Maison CALLET 
au 4 de la rue du Pont-Fournas 

 

Photo Caro (1er mars 2008)

Pour nous, enfants Ferraton, cette maison nous rappelle les soirs de 1er janvier. Après avoir passé la journée à La Valette chez Bon-papa, nous nous arrêtions dans le quartier de la gare. Cette maison était notre première étape. Nous allions présenter nos vœux à oncle Henri et à tante Marcelle. Je n'ai pas beaucoup de souvenir d'oncle Henri, mort en 1958. Il y avait là Didier et Yette et leurs conjoints et quelques fois Agnès et Georges Coron quand leurs congés tombaient à cette époque. Puis nous allions chez les Pierre Callet, prendre tante Mimy. Cette deuxième étape était beaucoup plus animée. Papa retrouvait ces condisciples, les jumeaux Henri et René. Et pour nous, c'était toute une joyeuse équipe de cousins et cousines qui nous faisait partager leurs nouveaux cadeaux.

Mais retournons rue du Pont-Fournas. De cette maison, j'ai le souvenir du couloir d'entrée, de la salle de séjour salle à manger sur la gauche et rien d'autre. Je me souviens avoir été avec Didier et Papa dans l'atelier qui était derrière. C'est là que notre arrière-grand-père Didier Callet avait transféré son affaire de serrurerie et construction métallique.

Nous avons vu que les deux frères, Didier et Benoît avait repris et développé l'entreprise de serrurerie quincaillerie de leur père en 1881 sous le nom de "CALLET-FRERES". Les locaux se situaient rue de la Caure à Saint-Chamond. Cette rue est une petite artère qui joint la place de la Halle à l'avenue de la République dans le bas de la ville. Les frères Callet possédaient les n°3, 5, 7 et 9. Le n°3 avait été acquis en 1892 pour y établir l'atelier de serrurerie.

En 1906, en raison de "l'importance accrues de chacune des deux spécialités", les deux frères cessent leurs activités communes.

Ils créent alors deux sociétés : Jean Benoît garde les magasins de quincaillerie  avec l'adjonction d'un magasin de fers, fontes, tôles et aciers sous la raison sociale "J. Callet". Il reste dans leurs immeubles rue de la Caure n°3, 5, 7 et 9.

Didier conserve les activités de serrurerie et de constructions métallurgiques sous la raison sociale "D. Callet Aîné". Dans un premier temps, il reste au 5 de la rue de la Caure, mais ensuite il transfère ses activités dans un immeuble, place de la Gare. Il y fait également construire en plus de l'atelier, sa maison d'habitation. Malheureusement, l'installation en janvier 1908 commence par un drame. Je laisse Georges Callet (le frère de tante Mimy) vous le décrire:

"Didier CALLET avait donc fait construire rue du Pont-Fournas, un atelier de serrurerie et de construction métallique ainsi qu'une maison d'habitation. Au début de l'année 1908, tout était prêt pour emménager dans ce nouveau domicile. Le dimanche 5 janvier était prévu pour pendre la crémaillère. Aussi, la veille, Antoinette CALLET s'est-elle affairée pour les derniers aménagements. Le dimanche matin, de bonne heure, elle descend rapidement à la messe à Saint-Pierre, son ancienne paroisse (elle n'a pas encore adopté sa nouvelle paroisse Notre-Dame). C'est pendant cette messe qu'elle est prise d'un malaise; elle est transportée dans le magasin d'objets de piété qui fait face à l'église. C'est là qu'elle meurt âgée seulement de cinquante ans.

Voila une famille toute désemparée, une famille d'hommes. Il y a bien Philomène THEVENON, la domestique, mais si elle excelle dans les gros travaux de nettoyage, elle ne peut se charger de tenir la maison, Alors Marie CALLET, la sœur de Didier, décide de venir en aide à son frère. Mais elle ne veut pas laisser son appartement de la rue de la Caure. Pendant quinze ans, tous les jours, accompagnée de sa fidèle bonne Jeanne NAYME elle monte le matin rue du Pont-Fournas et le soir redescend chez elle. Je me souviens de cette tante Marie, petite fourmi tout de noir habillée et dans une mode qui remontait certainement à cinquante ans en arrière."

 

Tante Marie CALLET

Claudius Callet, notre grand-père, s'était formé pour succéder à son père. Mais lors de ses fiançailles avec Marie-Antoinette Prebet, son futur beau-père lui mis en main cette sorte de marché : ma fille et mon affaire ou rien du tout. Le serrurier Couramiaud Claudius Callet devient veloutier stéphanois laissant la place à Saint-Chamond à ses frères cadets Pierre et Henri sous le nom "Les Fils de Didier Callet aîné".

Henri et son fils Didier poursuivent l'activité et conservent la maison familiale. L'activité cessera à la fin des années 1980 avec Didier, dernier d'une lignée de 4 générations de serruriers et métalliers.

La maison et les ateliers ont été vendus dans les années 1990.

HNF – décembre 2010